Musée : Les Poteries

 

Le grès bleu

En quittant Bouffioulx en 1718, Gilles Gibon et ses fils emportèrent avec eux les moules, essentiellement des armoiries, qu’ils utilisaient et s’en servirent à Ferrière la Petite. Ensemble, ils jettent les bases de l’industrie du grès salé qui devient source de développement et de richesse pour la commune. Au XVIIIème siècle, les potiers de Ferrière la Petite ont surtout produit des vases de luxe très prisés en Belgique et surtout à Tournai. 

En 1789, 565 425 pièces (cruches, bouteilles, pots…) ont été produites à Ferrière la Petite. Il existait alors 12 ateliers de poterie qui occupaient 192 ouvriers. Un tiers de cette production était vendu dans le département, un tiers en France et le reste était exporté à l’étranger par les ports d’Ostende, Dunkerque, Boulogne et le Havre.
Les potiers produisirent des grès cérames bleus unis ou simplement décorés de feuillage ou d’un dessin en bleu plus foncé, gras et brillant, mais aussi de véritables œuvres d’art ornées de reliefs émaillés d’une très grande finesse, d’une beauté parfaite, preuve d’une recherche artistique. Les motifs comportent des feuillages, des cœurs, des étoiles, des armoiries, des dessins géométriques.
Les objets les plus fréquemment fabriqués étaient toujours des cruches, des écuelles, des bouteilles, des « fontaines à coulons », des saloirs, des pintes, des pots à tabac, des crapauds, des étouffoirs, des bouillottes, des moutardiers… de splendides vases décoratifs. Les poteries étaient alors cuites dans des fours tunnels. Les poteries de Ferrière la Petite ont également produit une quantité importante de pots de chambre pour équiper les soldats de l’armée napoléonienne.


Courant XIXème siècle, avec l’ouverture des faïenceries dans le village puis de la métallurgie à Ferrière la Grande et Maubeuge, les potiers perdirent leurs peintres décorateurs qualifiés, attirés par des salaires plus élevés. La production d’objets utilitaires aux décors moins travaillés devient progressivement majoritaire avec des vases communs pour le commerce avec des ornements de mauvais goût ou unis.

 

 

Le grès brun

Le Grès bleu sera finalement délaissé pour la production de grès bruns moins cher et plus facile à produire.
Début XXème siècle, les objets utilisés dans les fermes deviennent l’essentiel des ventes réalisées en tournage par les potiers de grès: cruches, carafes, vinaigriers, plats creux pour la conservation des œufs tout l’hiver, saloirs pour la conservation des aliments, etc…
Ces objets étaient cuits dans le nouveau four-bouteille. Certains de ces objets sont d’ailleurs estampillés du nom du dernier potier « Lambert ».

Parrallèlement à ces poteries obtenus par tournage, il s’est développé dans le village une production de grès brun par modelage avec la fabrication de :
•   briques réfractaires avec la veuve POUSSIERE
•   bordures de jardin
•   chatières et faitières de toiture
•   tuyaux découlement avec la buserie JENOT et MOUSSET

En 1962 un incendie détruisit la dernière fabrique de tuyaux JENOT et MOUSSET. Elle ne fut jamais reconstruite.

 

Cette présentation n’est qu’un échantillon des poteries que vous découvrirez au Musée avec l’évolution des décors et des techniques au fil du temps. Les descendants de Gille Gibon se sont aussi installés à Sars-Poteries, entre autres, exportant avec eux le savoir faire familial. Au musée y sont aussi exposés des poteries fabriquées localement mais l’origine exacte difficilement identifiable car non marquée. Le Musée y expose aussi temporairement des poteries de collections privées ou d’autres musées.