La Faïencerie de 1798 à 1871

 

 

La faïence fine développée vers 1760 par les Anglais connaît un franc succès en Europe où de nombreuses manufactures se créent durant la 2ème moitié du XVIII siècle.
C’est dans ce contexte que 2 citoyens, Charles de Bousies, ancien seigneur de Ferrière la Petite et Louis-Joseph Delannoy, riche habitant de Damousies, s’associent pour ouvrir une faïencerie en 1789. La faïencerie prit rapidement une certaine extension, elle trouva une partie de la main d’œuvre sur place en embauchant des ouvriers potiers de Ferrière la Petite et également en faisant appel à des mouleurs et des décorateurs de Saint-Amand, Nimy, Tournai… En l’an X du calendrier républicain, soit en 1802, la faïencerie emploie 55 ouvriers: les tourneurs, les mouleurs, les peintres, les émailleurs, les faiseurs de gazette et marcheurs de terre, les enfourneurs et les manœuvres. On y fabrique toute sorte de vaisselle de ménage en faïence stannifère, l’intérieur en terre blanche décorée et l’extérieur recouvert d’un émail marron résistant à la chaleur. L’usine n’utilise que du bois local et dispose de 2 moulins mus par le cours d’eau de la Solre pour piler et moudre les vernis.

Faïence stannifère

 

A compter de 1805 la faïencerie fut la pleine propriété du seul Louis Joseph Delannoy suite à un jugement de licitation du tribunal d’Avesnes. La production de faïence fine sera boostée dès 1806, quant Napoléon 1er lancera le blocus continental pour ruiner l’Angleterre en fermant toute l’Europe à ses exportations. La famille Gaudry, ayant exercé à Saint-Amand-les-Eaux, Tournai et Bruxelles va s’installer à Ferrière la Petite et alors marquer toute la production de son empreinte. Jean Baptiste Gaudry, né en 1786 né à Tournai va épousé en 1807 à Ferrière la Petite Albertine Dehecq. De leur union naîtront 11 enfants dont Elisé Gaudry qui dès son plus jeune âge, se révélait comme un peintre de talent. C’est à lui, qui exerça toute sa vie à Ferrière la Petite, que l’on doit le caractère original de certains décors de Ferrière et surtout quelques plats d’une grande valeur pour nous aider à mieux connaître la vie locale. En 1829, à la mort de Louis Joseph Delannoy ce sont plusieurs de ses fils qui devenus propriétaires de la faïencerie. La faïencerie subit la concurrence des faïencerie régionales qui se multiplient à Maubeuge, Bavay, Louvignies, Onnaing…où les De Bousies se sont installés .La production se ralentit et en 1838 Frédéric Dalannoy abandonne.

Faïence fine : Plat ovale de Elisé Gaudry âgé de 14 ans

 

En 1838 Armand Gossuin, riche propriétaire de Ferrière La Petite devient le propriétaire de la faïencerie. La faïencerie fonctionna ainsi pendant 25 ans avec une trentaine d’ouvriers.

Faïence fine: Assiette creuse. Période 1838-1863

 

En 1863 à la mort de Armand Gossuin, la commune de Ferrière la Petite profita des circonstances pour racheter le château résidence des des De Bousies puis des Gossuin. La manufacture fut racheté par la famille Demer. L’usine tourna au ralenti avec la reproduction des anciens modèles. Six ans plus tard en 1871 la faïencerie fermait définitivement ses portes.

 

Beaucoup de ces pièces sont précieusement conservées
et exposées au Musée de la Cour des Potiers.